Article publié dans le courrier des lecteur du
Courrier du 25.4.2024
Constatant que la majorité des personnes avec lesquelles je suis en relation, de près ou de loin, ne savent plus communiquer autrement que par WhatsApp, j'ai fini par télécharger cette très populaire application sur ma tablette. En effet, c'est pratique pour parler de choses pratiques.
Je garde cependant un regard assez critique sur le flot incessant d'informations diverses et variées me parvenant, qui ne m'intéressent pas forcément. Certes, recevoir des blagues qui me font rire est agréable et les nouvelles inopinées d'amies et d'amis suscite en moi empathie et tendresse.
Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais, de mon côté, j'ai tendance à me sentir débordée par toutes ces informations chronophages qui me sont proposées sans que je les aies demandées. Où est l’aventure d'aller chercher soi-même, dans un élan du cœur, des renseignements sur ce qui nous passionne? De plus, dans ce monde virtuel très mental, un certain appétit de délicate beauté féminine n'y trouve pas son compte. Je me vois faire défiler les publications sans retrouver l'émerveillement simple que suscite en moi une fleur dans son élément naturel. L'esthétique n'est pourtant pas absente de certaines de ces photos partagées à la va vite.
La quantité d'images et de textes publiés sur WhatsApp en continu me fait le même effet que la pléthore de chocolats sur les étalages des supermarchés avant Pâques, cela m'ôte toute envie d'en consommer. L'indigeste quantité d'informations qui circulent sur WhatsApp anesthésie toute émotion, surtout les plus fines.
Y aurait-il un cadre à poser pour restaurer une certaine sensualité à ces portraits selfies, photographies qui se ressemblent toutes? Où est la magie dans ce type de regard qui banalise tout?
Derrière une apparente légèreté, n'y a-t-il pas aussi une certain dépendance? Me mouvoir dans ce monde virtuel ne m'apporte jamais la joie que je ressens à communiquer avec des êtres vivants en tête à tête. Et que dire de l'aisance fluide des dialogues dans le vivant, la richesse qui coule avec spontanéité dans la danse verbale enrichie du tissu émotionnel?
Alors, tout en restant ouvert.e.s aux nouvelles technologies et à l'abondance de contenus qu'elles proposent, quelle pourrait être une utilisation contributive de WhatsApp, tout en évitant de se laisser envahir par une activité chronophage ni happer dans le tout virtuel?
Surya Baudet
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